jeudi 24 février 2011

Palmarès des défilés londoniens les plus givrés de la saison

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A Londres , les agités du bocal sont légion et réveillent les défilés de mode de leur folie douce ( ici the Rodnik Band )

A chaque fashion week , le même cérémonial recommence . On traque les prochaines tendances histoire d'avoir près d'une année entière pour vérifier ses prédictions , on applaudit les jeunes ( et vieux ) prodiges et on épingle ces pseudos looks de street style , qui ne sont souvent ni urbains , ni humains , ni stylés justement mais surtout invariables . Mais cette bulle inoxydable qu'est le monde de la mode est aussi un terrain d'expérimentations où la folie créative n'a visiblement aucune limite . A commencer par Londres qui même par temps froid peut écoeurer les plus classiques et combler les excentriques . Retour sur les défilés les plus virtuosement fêlés :




1. Ashish . Une fois n'est pas coutume , le label aux consonnances junkie frappe encore très fort avec ses collants araignées , imprimés écossais défraîchis et autres attirails d'héroïnes de Glee passés à la tronçonneuse . Ajoutez à cela des délires haloweenesques , des clins d'oeil patriotiques ( 3 récurrences de l'union jack ) et cette boulimie de couleurs de packaging de short bread et vous obtiendrez le nouvel opus Ashish , nouvelle provocation qui ne reste pas sans effet . On serait bien reparti avec le sweat shirt "Holy Crap" au passage !




2. Nazir Mazhar . Depuis les baffles du studio Mazhar , on distingue un mélange entre reggae , dancehall , uk underground et une bonne dose de hip hop . Le styliste semble avoir transposé les beats de ses enceintes jusqu'aux cintres , proposant une grammaire mode influencée par les formes d'agression et la contre culture londonienne . Si vous considérez le port du seau sur la tête ou la panoplie tigre rose intergalactique comme agressifs , n'hésitez plus . On jette aussi notre dévolu sur la toque hot dog et le couple skaï bien réchauffé . Puisqu'on vous dit qu'à Londres , tout est possible .

3. Kokon to Zai . Avec ses initiales de gang des 80's ( KTZ) ou d'abrégé de manga sur bitume , le trio moitié macédonien moitié japonais a pour leitmotiv la transgression . Si on ne se voit pas tout porter d'un seul coup , on apprécie l'audace percutante de ces slashers des temps modernes, parés pour un braquage au pays des BCBG.

4. Cassette Playa . Aussi barrée que douée , Carri Munden défie toutes les lois de la gravité , de l'atmosphère , de la distinction ...- bref de tout ce qui entre dans la norme- et offre saison après saison des représentations aussi cosmiques que mûrement élaborées . Cet hiver , la geekette a songé pêle mêle à l'ambiance des foires du Coney Island , au film d'horreur "The Lost Boys" et au style garage britannique. Côté playlist , on aurait pu entendre du Nicki Minaj , Gucci Mane ou Giggs .

5. Katy Eary . Définissant son art comme du street wear glamour, cette jeune diplomée du Royal College of Art bouscule tous les us en combinant un million d'idées sur une seule silhouette ; avec cette saison une étrange obsession pour les silhouettes grimées en lapin nucléaire , les gimmicks de film d'horreur ( dont cette série de tee-shirt à découpe toile d'araignée) ou les roller girl disco . Tous les atours de l'ado banal ( sweat shirt , teddy , jambières ) sont ainsi détournés , apportant une correction toute personnelle du rêve américain . Bluffant et bien siphonné .

6. The Rodnik Band : Fasciné par l'art contemporain ( leurs héros s'appellent Marcel Duchamp et Peggy Gungenheim ) , le collectif de Philip Colbert préfère s'amuser plutôt que de réfléchir avec discernement de la portabilité de ses vêtements . Et c'est tant mieux : ces robes urinoir respirent le punk à plein nez ( pas étonnant que les Clash ont rythmé l'élaboration de la dernière collection) , ces hommages à Ferdinand Léger désacralisent le côté inabordable de l'art moderne . Si peu de ces créations descendront dans la rue , ce genre d'extravagance cultivée est toujours aussi rafraichissante.

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