mardi 5 octobre 2010

Sarah Burton - To Mc Queen

A l'heure où la mode est encore au deuil , remuée du suicide de l'un des créateurs les plus brillants de la planète , reprendre le flambeau d'une maison si inestimable s'avère une tâche ardue . Sarah Burton respecte infiniment le travail de l'illustre maestro sans pour autant tenter de calquer son imparable sens de la démesure , du spectacle frisant à chaque saison la fantasmagorie stylistique . C'est ainsi une collection sans artifices sensationnels qui fut dévoilée à la lumière de jour , les vêtements en eux-même n'en demeurant pas moins majestueux . Il n'est ici plus question de couture , mais bien de haute couture , du prêt à porter haute voltige, ce genre d'étoffes qu'on ose toucher , voire porter tant chacune de ces pièces s'apparentent à des toiles précieuses . Un été piquant se profile alors à l'horizon , nimbé de robes folkloriques , compositions grandioses voilant et dévoilant le corps à l'infini , rythmé par un art de la mesure irréprochable .

Comme une pulsation , chaque tenue découle en toute cohérence de la précédente , les robes finales rappelant incontestablement la magnificence des plus belles créations du génie disparu , apparitions sublimes qui gravent les esprits . Atlantis , Toréador , prestidigitations surréaliste à plumes ou à peaux , clins d'œil baroques ... c'est un brillant hommage que livre ici Burton , comme une rétrospective d'une jeune élève admirative tout à fait apte à continuer le travail de ce surdoué torturé qui semble toujours hanter les catwalks ... et ce sans jamais le remplacer mais en conservant cette douce mégalomanie textile qui a fait sa spécialité , la magie de la mode en somme .




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